Le fougat
Fougat est un mot d’occitan qui veut dire « feu ». Mais dans le patois de mon département, c’est spécifiquement le grand feu de joie qu’on fait à l’époque du carnaval. C’est généralement la commune (ou les pompiers) qui organise un fougat, parfois les habitants eux-mêmes.
En février, à l’époque la plus froide de l’année, juste avant le retour du printemps, souvent par temps de gel, on construit un énorme feu avec assez de bois pour qu’il dure la soirée, et les habitants se réunissent autour. Si on fait de cette soirée un carnaval, les enfants se déguiseront et il y aura de la musique pour danser. Si c’est juste un feu de joie, on se contentera de discuter autour du feu en mangeant des bugnes, les beignets de carnaval de ma région.
L’énergie de la période du fougat est une de mes préférées, car j’ai toujours senti une espèce de frémissement, comme si la vie se faisait sentir avant de revenir en grande fanfare, avec sa verdure et ses couleurs. En février, c’est comme si mon corps se réveillait et avait envie d’aller prendre de grandes respirations dans le contraste entre le froid perçant et le fougat brûlant, où l’on jette des pétards et autour duquel on allume des fusées.
Aussi froid qu’il ait pu faire quand j’étais enfant -et que je refusais catégoriquement de couvrir mon costume de carnaval avec un manteau- je n’ai jamais grelotté, comme si l’excitation et la joie d’être atour du feu fournissait plus de chaleur qu’il n’en fallait pour tenir la soirée. On s’y sent léger(e), ragaillardi(e), plus vivant(e).
C’est le moment de « jeter au feu » tout ce qui est vieux, fatigué ou malade en vous. Je pense que si les européens allument des feux en février depuis l’Antiquité, c’est parce que c’était parfaitement cohérent avec ce que chacun pouvait ressentir, à l’intérieur, dans son corps, comme à l’extérieur, dans la nature. Le feu est un outil symbolique qui parle à une partie de notre psyché qui n’est pas accessible par la pensée directe ou le langage articulé. À travers des sensations, des impressions, tout notre système sent une affinité entre ses propres processus et ceux du monde qui l’entoure. Le feu est un de ceux-là.
On ne le sait pas assez, parce que nous sommes pétris d’habitudes et de « raccourcis » que l’on crée pour se simplifier la vie, mais nous pouvons « effacer » les sentiers battus de nos pensées et de nos sensations. Et c’est même très nécessaire car certains sont des traumas, qui associent un certain lieu, une certaine personne, une certaine activité avec une énorme charge émotionnelle qui « remonte » à chaque fois que l’on pense à ou entre en contact avec son déclencheur. Cela veut dire qu’on continue d’arpenter les mêmes chemins… Ou d’être toujours bloqué(e) au même endroit, sans pouvoir « guérir ».
En fait, notre système est une énorme « usine de recyclage » qui passe son temps à créer et à effacer des habitudes, des croyances, des raccourcis. Certains sont plus difficiles que d’autres à aborder, justement à cause de la charge émotionnelle, mais on peut apprendre à venir les « décharger » en toute sécurité. C’est pour ça qu’il y a des pompiers au fougat, vous voyez ? Cest un gros feu, mais il est maîtrisé. Il est là pour nous libérer, nous inspirer et nous faire plaisir, pas pour nous brûler.
Trouver comment on peut démanteler ses blocages intérieur, c’est possible. Je l’ai trouvé toute seule, parce que je n’avais pas avec moi de professionnel(le) qui propose de solution à ce niveau. Maintenant, je peux vous accompagner et vous guider pour que vous trouviez votre propre « fougat » intérieur et que vous sachiez l’utiliser en toute sécurité.
Vous voulez en discuter ? Faites-moi signe par message.
Joyeux février !